Les colères font partie du développement normal de l’enfant. Pourtant, elles déstabilisent souvent les parents. Avec une approche bienveillante, il est possible de comprendre ces émotions fortes et d’y répondre avec calme, sans crier ni culpabiliser.
Comprendre l’origine de la colère
Avant de chercher à calmer la colère, il faut la comprendre. Elle est une réaction naturelle face à la frustration, la peur ou la fatigue. Pour un jeune enfant, la colère traduit souvent l’incapacité à exprimer un besoin ou une émotion autrement.
Maria Montessori rappelait : « L’enfant n’est pas un vase que l’on remplit, mais une source que l’on laisse jaillir. » Sa colère est donc une manière d’exprimer un débordement intérieur, pas un défi.
Chez les tout-petits, les crises surviennent souvent lorsqu’ils ne se sentent pas entendus. Chez les plus grands, elles peuvent refléter un besoin d’autonomie ou un sentiment d’injustice. Dans tous les cas, la colère est une émotion, pas une faute.
Rester calme face à la tempête
Face à une crise, le premier réflexe est souvent de hausser la voix. Pourtant, crier renforce l’intensité émotionnelle et empêche l’enfant d’apprendre à se réguler. L’attitude du parent joue ici un rôle de modèle : rester calme, c’est montrer la voie de l’apaisement.
Voici quelques gestes simples :
- Respirez profondément avant de parler.
- Mettez-vous à la hauteur de l’enfant pour capter son regard.
- Parlez peu, avec des mots clairs et une voix douce.
- Évitez les longues explications pendant la crise : elles viendront plus tard.
Rester serein ne signifie pas tout accepter, mais poser des limites sans agressivité. Ce cadre ferme et bienveillant aide l’enfant à se sentir en sécurité émotionnelle.
Accompagner les émotions, ne pas les étouffer
Les colères ne doivent pas être réprimées, mais accompagnées. L’enfant a besoin de sentir que son émotion est reconnue. Dire simplement “je vois que tu es très en colère” l’aide à se sentir compris. Ce miroir émotionnel favorise l’apaisement.
Quand la tempête se calme, prenez le temps d’en parler :
- “Qu’est-ce qui t’a mis en colère ?”
- “Comment pourrais-tu faire la prochaine fois ?”
- “Que peux-tu faire pour te calmer quand tu sens la colère arriver ?”
Cet échange renforce la communication parent-enfant et s’inscrit dans la continuité des 5 clés d’une communication bienveillante entre parents et enfants. En parlant calmement, vous aidez votre enfant à nommer ses émotions plutôt qu’à les subir.
Adapter sa réponse selon l’âge
Chaque âge demande une approche différente. Un tout-petit a besoin de réconfort et de gestes doux. Un enfant de 6 à 10 ans comprend mieux les explications courtes et concrètes. Un adolescent, lui, cherche surtout à être écouté et respecté.
Pour les plus jeunes :
- Contenez-les physiquement avec douceur si nécessaire.
- Restez présent, même s’ils refusent le contact.
- Une fois la crise passée, expliquez avec des mots simples.
Pour les plus grands :
- Aidez-les à verbaliser ce qu’ils ressentent.
- Donnez-leur des outils de gestion émotionnelle : respirer, s’isoler, écrire.
- Encouragez-les à prendre du recul sans se sentir jugés.
Ces moments d’échange construisent une véritable éducation émotionnelle, que vous pourrez approfondir dans le futur article sur les ressources sur la gestion des émotions en famille.
Encourager plutôt que punir
Punir une colère revient souvent à nier une émotion. Cela peut créer honte et incompréhension. À l’inverse, encourager l’enfant à trouver des solutions renforce sa confiance et son autonomie.
Plutôt que de dire “arrête de crier”, essayez :
- “Respirons ensemble.”
- “Tu as le droit d’être en colère, mais je suis là pour t’aider à te calmer.”
- “Je comprends que c’est difficile.”
L’objectif n’est pas de supprimer la colère, mais d’apprendre à la traverser. L’enfant comprendra peu à peu qu’il peut maîtriser ses réactions sans se sentir seul. Ce travail intérieur contribue directement à renforcer sa confiance en soi dès le plus jeune âge.
Quand la colère devient un signal
Certaines colères répétées peuvent cacher un mal-être plus profond : anxiété, manque de sommeil, tensions familiales. Si elles deviennent fréquentes ou intenses, il peut être utile d’en parler avec un professionnel (pédiatre, psychologue, éducateur).
Observer, comprendre et adapter sa réponse reste la meilleure manière d’aider un enfant à grandir sereinement.
Comprendre les émotions de son enfant, c’est aussi apprendre à l’accompagner dans toutes les étapes de sa croissance. Pour une vision plus globale, découvrez notre guide de parentalité pour accompagner son enfant de la naissance à l’adolescence.
En savoir plus
Apprendre à gérer la colère de son enfant, c’est avant tout apprendre à gérer la sienne. Le calme d’un parent est contagieux : il enseigne la patience, la maîtrise et la confiance. En accueillant les émotions avec empathie, on cultive une relation solide et apaisée.