Quand les devoirs tournent chaque soir à l’affrontement, parents et enfants s’épuisent. Entre stress, tensions et blocages, le moment censé soutenir l’apprentissage devient source de conflit. Comprendre ce qui se joue permet de retrouver un climat plus serein et constructif.
Pourquoi les devoirs déclenchent-ils autant de tensions ?
Après une journée d’école, l’enfant arrive souvent déjà chargé émotionnellement. Sa capacité d’attention est diminuée, sa patience aussi. Lorsqu’on lui demande d’enchaîner avec une tâche exigeante, la frustration monte rapidement.
En parallèle, l’adulte porte le poids de sa propre journée et l’envie que « ça se passe vite ». Les attentes se croisent, les émotions se heurtent, et le conflit surgit.
Ce moment cristallise souvent ce qui s’est accumulé dans la journée : fatigue, pression scolaire, besoin de décompression… autant d’éléments qui nourrissent parfois la charge mentale des enfants.
L’enfant ne refuse pas les devoirs : il exprime une émotion
Derrière un « J’ai pas envie ! », un soupir ou un blocage, se cache rarement un manque de volonté. La plupart du temps, l’enfant manifeste :
- de la fatigue,
- de la peur de mal faire,
- un découragement face à une notion difficile,
- un besoin d’être rassuré.
Certains enfants vivent chaque erreur comme une menace, surtout lorsqu’ils sont très sensibles au vécu émotionnel familial. Pour eux, la répétition des consignes ou le simple regard du parent peut devenir source de stress.
Quand le parent s’énerve, l’enfant se fige
Lorsque le ton monte, l’enfant n’entend plus les consignes : il se met en mode protection. Le cerveau passe en mode stress, rendant difficile la réflexion ou la concentration.
Le parent, lui, sent la pression monter : peur du retard scolaire, impression de ne pas être écouté, besoin que la tâche avance. Ces réactions sont humaines.
Lorsque le parent s’énerve, même involontairement, l’enfant se fige : la tension renforce son anxiété et bloque sa capacité d’apprentissage, comme c’est souvent le cas dans les situations de colère parentale.
Ce qui se joue réellement pendant les devoirs
Les devoirs sont un espace où se révèlent beaucoup d’enjeux :
- la confiance en soi,
- la peur de décevoir,
- la relation à l’autorité,
- la gestion de la frustration,
- la capacité à demander de l’aide.
Ce moment intime invite parfois l’enfant à “décharger” ce qu’il a retenu toute la journée. Le parent devient alors la figure sécurisante sur laquelle il relâche ses émotions.
Comment apaiser la situation : 4 pistes concrètes
- Commencer par reconnecter avant de travailler : un câlin, un goûter, quelques minutes de jeu suffisent souvent à dégonfler la tension.
- Fractionner la tâche : au lieu de « Fais tes devoirs », essayer « On commence par deux lignes ».
- Dire ce qu’on voit avant d’exiger : « Tu sembles fatigué », « Ça a l’air difficile pour toi ».
- Valoriser les efforts plutôt que le résultat : cela diminue la peur d’échouer.
Quand les devoirs deviennent un combat quotidien
Si chaque soir se transforme en crise, il est utile d’observer ce qui coince : difficulté scolaire réelle, pression ressentie à l’école, fatigue chronique, anxiété, ou rapport compliqué à l’autorité.
Les enfants qui vivent une forte appréhension scolaire ou un stress lié à la performance peuvent aussi manifester un début de refus scolaire. Intégrer cette dimension permet d’ajuster les attentes et d’apporter l’aide appropriée.